Ce qu’il faut de nuit – Laurent Petitmangin

La manufacture de livres

« C’est l’histoire d’un père qui élève seul ses deux fils.

Les années passent et les enfants grandissent.

Ils choisissent ce qui a de l’importance à leurs yeux, ceux qu’ils sont en train de devenir. Ils agissent comme des hommes. Et pourtant, ce ne sont encore que des gosses.

C’est une histoire de famille et de convictions, de choix et de sentiments ébranlés, une plongée dans le cœur de trois hommes.
 Laurent Petitmangin, dans ce premier roman fulgurant, dénoue avec une sensibilité et une finesse infinies le fil des destinées d’hommes en devenir. »

J’avais dit plusieurs chroniques par jour, cause que j’ai du retard, mais c’est pas aussi facile que ça.

Je sais que tout le ouaibe a déjà parlé de ce roman. Je sais aussi que je t’ai dit ma déception après la lecture de « Ainsi Berlin ».

Mais j’ai eu le besoin de te redonner l’envie de lire ce roman, parce que c’est pas toujours simple de complimenter, surtout pour moi.

Notamment quand tu tombes sur un roman dont tu veux juste dire le vrai, et pas te joindre aux dithyrambes ambiants, même si c’est mérité.

Je l’ai lu il y a quelques mois.

Impossible d’écrire dessus sans massacrer ou spolier cette écriture faite de coups d’amour et de larmes.

Difficile parce que ce roman était sorti pile poil au milieu des autres, de tous les autres, et que je l’avais laissé se noyer au milieu de ceux que j’avais lus avant et aussi de ceux que j’avais lu après.

Même s’il était resté dans un coin de ma tête, même si ce père et ces fils sont restés tout au fond de mon p’tit cœur de lecteur sentimental.

Bon alors soyons clairs.

Toujours pas lu le roman Goncourisé de Nicolas Mathieu qui s’appelle comme tu sais.

Pas lu parce que pas envie de tomber dans ces fresques sociales plus ou moins grandiloquentes (au dire de la ouaiberie) et d’y laisser mes plumes de lecteur subversif. Je verrai ça plus tard, quand les gens, donc toi, l’auront oublié.

Donc c’était pas gagné que ce roman de Monsieur Petitmangin me plaise.

Quitte à causer de l’extrême droite en fond de quelque chose, je suis resté au « Bloc » de Jérôme Leroy, voire au dernier qu’il a balancé dans le monde des lecteurs, « Les derniers jours des fauves » dont je t’ai causé il y a quelques temps.

Tu vois ce que je veux dire ?

Donc, un pitch rapide.

Papa travaille à la SNCF, et il continue à voir ses potes de la section, même si les réunions ne sont plus ce qu’elles étaient. On cause moins virulent, en quelque sorte. On refait moins le monde de l’entreprise et on casse moins la gueule des patrons.

Plus pareil, même si je me demande parfois si quelques têtes en haut des piques qui entourent le « palais » du roi ne remettraient pas les choses en place.

Mais bon, c’est un autre sujet.

Et puis, finalement, un matin, Maman est morte.

Je sais, ça va te rappeler quelques chose, et je l’ai fait exprès.

Pas simple de faire grandir deux fils sans la mère.

Et merci à l’aimé aîné de tenter de la remplacer…

L’aimé, il s’appelle Fus, et il a élevé son frangin, le Gillou. Je vais pas rentrer dans les détails et te parler du foot ou des déceptions du père face aux hommes que les fils deviennent, ou de l’amour qu’il tente de laisser sortir des tripes et du cœur.

Tu verras.

Pas te parler non plus de la pudeur de la langue de Laurent Petitmangin qui t’explique avec douceur la déliquescence du pays et de ces régions où le travail est remplacé par le chômage.

Tu verras aussi.

Pas te parler de comment le Front, tel le serpent du Disney bien connu, fait les yeux doux et en spirales aux jeunes de ces régions laissées à l’abandon.

Ça aussi, tu verras.

En revanche, te parler de l’Amour du Père pour ces fils, de la retenue dont il fait preuve quand il te dit les maux qui vont t’amener à cet épilogue que tu supposes et que tu prends, comme une grande baffe, en travers de tes tripes.

Tu verras, parce qu’il te la dit aussi, la lâcheté de ce père face aux décisions de celui qui s’écarte du chemin qui lui semblait tracé dans le granit.

Et tu liras la lettre au père.

Parce que l’Amour, sans doute, c’est la lumière qui éclaire nos chemins.

Laurent Petitmangin, avec des tout petits mots, a su écrire un très grand roman.

Merci Monsieur.

Et c’est tout ce que j’ai à dire, sur ce roman.

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